Grève au pôle sûreté de la RATP : FO lance un appel à la mobilisation

Le 31 octobre 2024, l’équipe FO RATP pôle sûreté appelle l’ensemble des agents de la BU Sûreté à une journée de grève, dénonçant les conditions de travail qui se sont fortement détériorées ces dernières années. Cet appel fait suite à de nombreuses tentatives de dialogue infructueuses avec la direction, particulièrement avec l’unité opérationnelle SRM, face à des problèmes croissants de gestion, de respect des droits des travailleurs et de surcharge de travail.

Une augmentation constante de la charge de travail

Depuis des années, les agents du Groupement de Protection et de Sécurité des Réseaux (GPSR) de la RATP sont sollicités pour assumer des responsabilités de plus en plus lourdes. La direction du département de la sûreté a non seulement augmenté les attentes vis-à-vis des agents, mais elle a également multiplié les directives sans réellement s’assurer de leur faisabilité. Ces nouvelles prérogatives imposent aux agents d’être exemplaires, de faire face à des exigences accrues et d’adopter de nouvelles procédures dans un contexte où les moyens humains et matériels ne suivent pas.

La surcharge de travail s’est accentuée récemment avec les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP), où la gestion des effectifs a été largement critiquée. L’incapacité de l’entreprise à organiser efficacement les tâches des agents a notamment rendu difficile l’accomplissement des Tournées de Surveillance et de Répression (TSR). Ce manque d’organisation a plongé de nombreux agents dans des conditions de travail plus exigeantes et stressantes.

Dysfonctionnements dans la gestion des salaires et des temps de pause

FO RATP dénonce également la gestion défaillante des paies et du pointage, qui a mis certains salariés en difficulté financière. Les erreurs répétées dans la paie des agents traduisent un manque de considération pour leur bien-être, ce qui génère mécontentement et frustration parmi les effectifs de la sûreté. En outre, la nouvelle organisation des pauses des agents du GPSR, contrôlée par le Poste de Commandement (PC) sécurité, alourdit encore la charge de travail des Opérateurs de Sécurité (OPS) et des Agents de Surveillance Réseau (ASR), sans concertation avec les agents concernés.

Un contrat de nuit raccourci et une pression sur les résultats

Autre point de tension : la réduction du contrat de nuit, initialement prévu pour durer plusieurs années, à une période de deux ans seulement. FO dénonce cette modification comme une source d’instabilité pour les agents. De plus, la politique de chiffres imposée par la direction, sans prise en compte des réalités du terrain, exacerbe la pression ressentie par les agents. Ce focus sur des statistiques de performance nuit à la qualité du travail et risque de compromettre la sécurité des usagers.

Des licenciements et discriminations qui inquiètent

FO RATP dénonce aussi des pratiques qu’elle juge abusives, telles que les licenciements pour refus de Plan d’Action (PA), où les agents concernés ne bénéficient pas de l’opportunité d’être reclassés. Ce recours systématique aux licenciements, sans envisager d’autres solutions, représente pour FO une absence de prise en compte des intérêts des salariés. FO souligne également des cas de discrimination liée à l’état de santé dans les processus de renouvellement de contrat de nuit. Cette discrimination, pointée du doigt par l’inspection du travail, se manifeste aussi lors des commissions de classement, où des avis défavorables sont instaurés sans raison sérieuse.

Le dialogue social réduit au strict minimum

La dégradation du dialogue social est également une source de mécontentement. FO RATP critique la décision de la direction de limiter les consultations des représentants des organisations syndicales (OSR) sur des sujets essentiels. Ce manque d’écoute, combiné aux décisions prises de manière unilatérale, éloigne l’entreprise de ses salariés, amplifiant un sentiment de désengagement et de frustration. FO avait tenté, à plusieurs reprises, d’alerter la direction sur ces problématiques, mais ses appels sont restés sans réponse, particulièrement au niveau de l’unité SRM.

Un appel à la mobilisation pour le 31 octobre

Face à cette accumulation de problèmes et au manque de considération de la direction, FO RATP pôle sûreté appelle donc tous les salariés de la BU Sûreté à faire grève le 31 octobre 2024. Ce mouvement vise à protester contre les pratiques managériales actuelles et à défendre les droits des agents, dont les conditions de travail se dégradent. FO espère, à travers cette grève, forcer la direction à engager un dialogue constructif et à apporter des solutions concrètes aux problèmes rencontrés par les agents.

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