La fusion des lignes 3bis et 7bis du métro parisien est un projet évoqué depuis plusieurs décennies. Ces deux petites lignes, bien que courtes et peu fréquentées comparées à d’autres, jouent un rôle important dans la desserte des quartiers du nord-est de Paris. La ligne 3bis, avec seulement quatre stations, relie Gambetta à Porte des Lilas, tandis que la ligne 7bis serpente à travers Belleville et le 10ème. L’idée d’une fusion vise à rendre ces lignes plus efficaces en créant une seule ligne circulaire, mieux adaptée aux besoins actuels de transport des Parisiens.
Pourquoi fusionner ces deux lignes ?
L’un des principaux arguments en faveur de cette fusion est l’amélioration de la connexion entre des zones enclavées. Actuellement, les lignes 3bis et 7bis sont souvent perçues comme des « lignes de quartier », desservant des zones résidentielles sans réelle interconnexion avec le reste du réseau. Une fusion permettrait d’offrir une meilleure accessibilité aux habitants des 19e et 20e arrondissements, tout en réduisant les temps de correspondance pour se rendre vers des lignes plus importantes, comme la ligne 3, la ligne 5, la ligne 7 ou la ligne 11.
De plus, cette nouvelle ligne unifiée pourrait attirer davantage de voyageurs, aujourd’hui dissuadés par les itinéraires tortueux et les correspondances longues. Avec la création d’une boucle, la fusion rendrait également le réseau plus cohérent et compréhensible pour les usagers, notamment pour ceux qui ne sont pas familiers avec les particularités des petites lignes.
Un enjeu de modernisation pour la RATP
Outre l’amélioration de la desserte, cette fusion entre dans le cadre de la modernisation du réseau RATP. Les infrastructures des lignes 3bis et 7bis datent pour certaines de plusieurs décennies, et la fusion pourrait être l’occasion de rénover les stations et le matériel roulant. L’introduction de nouvelles rames plus modernes et plus capacitaires serait également à l’étude. Ces efforts s’inscrivent dans la volonté de la RATP de rendre le réseau de métro parisien plus attractif et compétitif face à d’autres grandes métropoles européennes.
Cette fusion serait également bénéfique d’un point de vue écologique. En optimisant les trajets et en réduisant les besoins en correspondances, cela limiterait l’usage des véhicules individuels dans ces quartiers souvent embouteillés et contribuerait à une meilleure qualité de l’air dans la capitale.
Les défis techniques et financiers
Malgré les avantages potentiels de ce projet, la fusion des lignes 3bis et 7bis ne se fera pas sans difficulté. Le premier défi est d’ordre technique. Les deux lignes, bien qu’étant relativement proches, n’ont actuellement pas d’infrastructures communes permettant une fusion directe. Il faudra donc investir dans la construction de nouvelles voies et probablement procéder à des réaménagements complexes, en particulier autour des stations de jonction comme Porte des Lilas.
Sur le plan financier, le coût de ces travaux pourrait être élevé, et la question du financement reste encore en suspens. La Région Île-de-France et Île-de-France Mobilités devront probablement s’accorder avec la RATP sur un budget adapté pour mener à bien ce projet. Néanmoins, les bénéfices à long terme, tant pour les usagers que pour l’ensemble du réseau, justifient ces investissements.
Une fusion pour quand ?
La date de mise en œuvre de cette fusion reste encore floue. Bien que l’idée soit régulièrement discutée, aucun calendrier précis n’a encore été officiellement annoncé. Des études de faisabilité sont en cours pour déterminer la meilleure manière de réaliser cette fusion sans perturber excessivement le réseau actuel.
Ce projet fait partie d’une série d’initiatives destinées à améliorer la mobilité dans le nord-est parisien. Avec les projets du Grand Paris Express et les prolongements de certaines lignes existantes, la fusion des lignes 3bis et 7bis pourrait s’inscrire dans une réorganisation plus large du réseau de transport public de la capitale.