50 km/h sur le périphérique : les Franciliens vont-ils se tourner vers le métro ?

Depuis le 1er octobre 2024, une nouvelle mesure est entrée en vigueur à Paris : la limitation de vitesse sur le boulevard périphérique est désormais fixée à 50 km/h, contre 70 km/h auparavant. Cette décision, qui s’inscrit dans une série d’actions visant à réduire la pollution et les nuisances sonores, fait grand bruit parmi les automobilistes et les motards. En parallèle, elle soulève une question cruciale : les Franciliens se tourneront-ils davantage vers les transports en commun, notamment le métro, pour contourner cette restriction ?

Réduire la pollution et le bruit, mais à quel prix ?

La Ville de Paris, à l’origine de cette mesure, avance plusieurs arguments pour justifier cette décision. Selon les études réalisées, l’abaissement de la vitesse à 50 km/h pourrait permettre de réduire de 2,3 à 3 décibels les nuisances sonores et d’améliorer la qualité de l’air, bénéfique pour les quelque 550 000 riverains vivant à proximité du périphérique​. De plus, la ville espère que cette mesure contribuera à la réduction des accidents, comme cela avait été observé lors de la précédente baisse de vitesse en 2014.

Cependant, ces bienfaits supposés peinent à convaincre les usagers réguliers du périphérique. Pour les automobilistes et les motards, déjà soumis à des conditions de circulation souvent difficiles, la nouvelle limitation est perçue comme une contrainte supplémentaire. Plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer une mesure « intenable », voire « ridicule », au regard de la densité du trafic et des embouteillages fréquents.

Le périphérique moins attractif, le métro en alternative ?

Face à ces nouvelles contraintes, la question se pose : les Franciliens pourraient-ils délaisser leurs voitures pour se tourner vers le métro ou d’autres formes de transports en commun ? Si la nouvelle limitation pourrait inciter certains conducteurs à chercher des alternatives, l’état actuel du réseau de transports publics reste un sujet de débat.

Le métro parisien, bien que dense et couvrant de nombreuses zones, est souvent décrié pour ses pannes fréquentes, sa saturation, ainsi que les grèves régulières affectant la RATP. De plus, la ligne 7, qui dessert de nombreuses zones périphériques, est l’une des plus fréquentées et congestionnées. Cela pourrait dissuader certains usagers de se tourner vers cette solution, malgré l’allongement des temps de trajet en voiture.

Cependant, la baisse continue de la circulation automobile à Paris, favorisée par des politiques de mobilité durable et la création de voies réservées pour les transports en commun et le covoiturage, pourrait encourager une transition progressive vers le métro et les autres transports publics. En effet, depuis dix ans, la ville a observé une baisse de 40 % de la circulation automobile sur ses axes principaux, ainsi qu’une réduction significative des émissions polluantes.

Une opportunité pour repenser la mobilité à Paris ?

La mise en place de la limitation à 50 km/h pourrait également s’inscrire dans une tendance plus large : la volonté de réorganiser la mobilité à Paris. Les récentes annonces concernant la mise en place de voies dédiées au covoiturage, aux taxis et aux véhicules d’urgence sur le périphérique témoignent de cette volonté de favoriser des modes de transport plus écologiques.

La Ville de Paris, en collaboration avec la région Île-de-France et l’État, envisage d’ailleurs de développer davantage d’alternatives de transport pour réduire la dépendance à la voiture individuelle. Dans ce contexte, le métro pourrait devenir un outil central pour pallier les effets de cette nouvelle limitation, à condition que les investissements nécessaires soient réalisés pour améliorer son accessibilité et sa fiabilité.

L’abaissement de la vitesse à 50 km/h sur le périphérique parisien s’inscrit dans une démarche visant à rendre la capitale plus vivable et durable. Si cette mesure pourrait contribuer à réduire la pollution et les nuisances sonores, elle risque aussi d’accentuer le malaise des automobilistes et motards déjà confrontés à un trafic saturé. À long terme, cette contrainte pourrait pousser certains usagers à se tourner vers le métro et les transports publics, mais encore faut-il que ceux-ci soient à la hauteur des attentes en termes de fiabilité et de confort. Le véritable enjeu reste donc d’améliorer l’ensemble du système de mobilité francilien pour qu’il devienne une alternative crédible et attractive.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *